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samedi 12 octobre 2019

La maison de Emma Becker

Éditions Flammarion
 
 
Le mercredi 16 octobre à 18h30: Rencontre avec Emma Becker pour son roman La Maison paru aux éditions Flammarion à la librairie La cour des grands, 12, rue Taison 57000 Metz.


4° de couverture 



«J’ai toujours cru que j’écrivais sur les hommes.
 Avant de m’apercevoir que je n’écris que sur les femmes.
Sur le fait d’en être une.
 Écrire sur les putes, qui sont payées pour être des femmes, qui sont vraiment des femmes, qui ne sont que ça ; écrire sur la nudité absolue de cette condition, c’est comme examiner mon sexe sous un microscope.
 Et j’en éprouve la même fascination qu’un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie.»



Mon ressenti 



Cette femme qui a décidé d'aller vivre à Berlin deux années et qui prend sa plume pour nous écrire un superbe roman sur les femmes. " Les prostituées qui travaillent dans une maison".

J'avais hâte de lire cette histoire, après en avoir entendu parlé à la rentrée littéraire de la librairie la cour des grands à Metz où l'autrice viendra dédicacer son livre et nous parler de son parcours. 
Dès le début je me suis laisser emporter dans ce récit et je dois admettre qu'elle sait manier la langue française avec talent et beaucoup d'humour. Très belle plume que je découvre avec son troisième livre, il faudrait maintenant que je lise les deux premiers.

Qu'est-ce que j'ai ris à certains passages, je me suis dit que cette femme est un extra-terrestre, elle s'assume totalement, elle est franche, nature et directe, tout ce que j’aime.
 Elle emploie des thermes crus et tranchants qui dans un monde où le sexe, l'alcool et la drogue font partis du quotidien, quelques mots comme bite, couille où nichons sont parfois maniés avec style et transformés en des petites choses très amusantes.

Il y a deux passages où elle taille bien le français qui pour elle est comparable à une épidémie de gastro, suite à une conversation avec sa collègue qui adore les écouter parler pendant l’acte car ça l’excite. Qu’est-ce que j’ai rigolé à certains moments de cette lecture.

Il y a aussi des passages beaucoup moins guais, par exemple quand certaines putes font de mauvaises rencontres avec des clients violents et teigneux.
L'histoire de ces femmes est vraiment très touchante et parfois très dure, pour un moment je me suis laisser aller et j'ai découvert d'autres vies parfois abimées où résignées. La maison ce n'est pas une prison, mais un lieu de rencontres, de discutions et des moments de sexe qui vont souvent avec le désire de l'homme qui paye.
 Une expérience unique et un travail qui fait donner son corps et un peu de son âme à des inconnus, une part de soi, c'est un don de faire jouir ces hommes afin qu'ils ressortent repus sexuellement parlant.
 Parfois c’est aussi très désespérant de devoir apprendre à certains comment manier sa langue jusqu’à devoir abandonner car il y a toujours des causes perdus.
Une pute c'est avant tout une femme, une vie, un cœur qui bat et qui aime, c'est un métier non reconnu en France.

 Notre pays est encore arriéré, il préfère laisser les femmes dans les rues sans aucune hygiène et sécurité, il préfère punir les hommes qui osent aller faire leurs affaires.
 Faire l'amour fait partie de la vie c'est un acte que l'homme doit assouvir afin de rester en bonne santé mentale et pour ceux qui sont seul parfois la main ne suffit pas.
 En France, c'est surement préférable de les laisser abuser de certaines femmes sans leurs consentement, ni leurs autorisations.

Dommage, que l'on regarde toujours d'un mauvais œil, cette femme qui donne du plaisir aux hommes et qui est jugée constamment par les autres de, " filles de mauvaise vie" ou "Catin".
Le mot pute est constamment utilisé par les gens de manière brutale, sale mot qui a remplacé le mot péripatéticienne où fille de joie
. C’est bien dommage car maintenant tout le monde devient la pute de tout le monde.

Le plus vieux métier du monde résiste au temps et grâce à Emma Becker, il sera peut-être vu différemment.

Respect pour ces femmes qui partagent leurs chairs et leurs dons de faire l'amour pour apaiser la gente masculine, l'argent c'est bien mais souvent les corps n'en sortent pas indemnes.

 Elle nous a ouvert les portes de cette maison où j’ai découvert des belles femmes, chaleureuses, sensibles et pleine d’amour, des femmes qui se soutiennent et qui vivent à l’extérieur de cette maison, des personnes tout à fait normale. 

 Un grand bravo pour l’autrice qui a eu un immense courage et aussi les couilles de parler d’un sujet intime, sensible et de rester elle-même jusqu'au bout, elle m'a ouvert les yeux sur un monde très peu médiatisé et souvent caché par la société qui voit en la prostituée, le mal, le sale , le panneau sens interdit.




Autrice




 Emma Becker est née en 1988 dans les Hauts-de-Seine.
Elle est écrivain.
 Elle vit à Berlin, où, durant deux ans, elle a travaillé dans une maison close.
Aux éditions Denoël, elle a publié deux romans, Mr. (2011), traduit dans quatorze pays, et Alice (2015).


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