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vendredi 2 avril 2021

Les roses d' Atacama de Luis Sepúlveda

Éditions Métailié

 

4° de couverture 

 

Qu'est-ce qui rapproche un pirate de la mer du Nord mort il y a six cents ans, un Argentin qui décide de sauver les forêts de Patagonie, un instituteur exilé qui rêve de son école et s'éveille avec de a craie sur les doigts, un Bengali qui aime les bateaux et les amène au chantier où ils sont détruits en leur racontant les beautés des mers qu'ils ont sillonnées ? 

Seulement cette frontière fragile qui sépare les héros de l'histoire des inconnus dont le nom restera dans l'ombre. 

Voilà, riche d'une humanité palpable, dans ce style sec et incisif auquel nous a habitués Luis Sepúlveda, toutes ces vies recueillies par un voyageur exceptionnel.

Les trente-cinq "histoires marginales" que Luis Sepúlveda a rassemblées dans ce recueil répondent toutes au devoir de mémoire. L'auteur raconte que, visitant un jour le camp de concentration de Bergen-Belsen en Allemagne, il remarqua une pierre sur laquelle une main anonyme avait gravé cette inscription : "J'étais ici et personne ne racontera mon histoire." Son but est de combler cette lacune en évoquant l'histoire de "tous ceux dont on ne parle pas dans les journaux, qui n'ont pour toute biographie qu'un passage oublié dans les rues de la vie". Les victimes de la barbarie nazie comme le poète yiddish Avrom Sützkever, mais aussi celles de toutes les guerres et les dictatures à travers le monde. Parfois, il s'agit simplement de personnages singuliers dont le destin pour être obscur n'en est pas moins exemplaire comme cet acrobate uruguayen croisé dans un aéroport, ou ce Bengali qui, sur l'île de Timor, transforme un cimetière de bateaux en petit paradis. L'un des plus touchants est Fredy Taberna, jeune militant socialiste assassiné par les militaires chiliens et qui avait l'habitude de consigner dans un carnet ce qu'il considérait comme les merveilles du monde, les platanes de Santiago ou l'éclosion miraculeuse des roses du désert d'Atacama. Et c'est bien ce que fait Sepúlveda lui-même, mû à la fois par la compassion et l'émerveillement : donner des raisons d'espérer en dressant l'inventaire poignant de ces vies à la fois humbles et extraordinaires. --Yves Bellec

 

 Mon ressenti 

 

Chaque chapitre de ce livre est  plein d'émotion, difficile de ne pas avoir le cœur en miettes en refermant ce roman.

Je me suis laissé transporter grâce à la plume de l’auteur dans les pays qu’il a visité et il parle de personnes qui m’ont complétement chamboulé. 

Des histoires humaines de vies tellement différentes. 

Des hommes et des femmes qui se sont battu contre la dictature et l’injustice mais qui n’ont jamais été reconnus.

 Des gens parfois très simples mais qui ont tous quelque-chose à raconter, et surtout des gens que l'on ne doit pas oublier.

 Il y a aussi des retours dans l’histoire de son pays, ses personnages racontent la destruction d’un peuple pacifique à l’arrivée des colons espagnols. 

Tous leurs combats menés dans leurs vies pour essayer de rendre le monde plus juste, toutes leurs peines, leurs souffrances.  Un monde où règne parfois le chaos, où les drames sont terribles, les guerres, les dictatures pourrissent le monde. 

Des histoires où l’amour, l’amitié et la mort seront raconté avec des mots qui percutent bien.

Il nous confie un peu de son jardin secret, ses passions pour la littérature, ses auteurs préférés, son chat et ses opinions. 

J’ai ressenti aussi ses peines et ses souffrances par rapport aux évènements tragiques de son passé.

 Son attachement pour les Asturies en Espagne où il vivait, un lieu où il se sentait vraiment chez lui avec en fond un son de cornemuse qui met une petite touche de musique aux décors.

Comme dans tous ses livres, son amour pour les animaux et la nature sont racontés avec poésie et passion au fur et à mesure des mots qu’il glisse sur les pages blanches de son manuscrit.

 Je garde un très bon souvenir de ma rencontre avec l’auteur qui n’a jamais cessé de lutter toute sa vie, contre les injustices, contre la dictature et le fascisme.

C’est avec beaucoup de peine que j’ai appris que sa dernière lutte contre la maladie.

 J’espère qu’il a retrouvé certains personnages de son roman qu’il affectionnait, une douce pensée pour ses proches.  

  

Citation:

" Je le regarde dormir et je me sens heureux de partager le mystère serein qui délimite l'espace entre les tendres questions de la vie et la réponse définitive de la mort. "

 

Auteur 

 

 

Souvenir du salon du livre de Bruxelles avec Luis Sepúlveda



Luis Sepúlveda est né le 4 octobre 1949 à Ovalle. En 1973, il est emprisonné sous le régime de Pinochet pendant 27 mois. Libéré puis exilé, il voyage à travers toute l'Amérique latine. Plus tard, il travaille comme journaliste et milite avec Greenpeace à Hambourg. Après avoir également vécu à Paris, il s’installe en 1997 à Gijón, dans le nord de l’Espagne, où il fonde le Salon du livre ibéro-américain pour faire connaître le travail des écrivains et des éditeurs indépendants d’Amérique latine. Grand lecteur et homme généreux, il aide les jeunes auteurs. Il écrit des chroniques pour des journaux espagnols et italiens.

Il succombe au coronavirus en avril 2020.

Auteur de nombreux romans, chroniques, récits, nouvelles et fables pour enfants, il a reçu de nombreux prix prestigieux pour son œuvre. En 1992, son premier roman Le Vieux qui lisait des romans d’amour connaît un immense succès mondial et change sa vie. Quatre ans plus tard, la parution de Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler vient asseoir sa renommée. Ses livres sont désormais publiés dans 52 pays et plusieurs ont été adaptés au cinéma.

 https://editions-metailie.com/auteur/luis-sepulveda/

Hommage d'Anne Marie Métailié à Luis Sepúlveda :

"Luis Sepúlveda a succombé au Covid-19. L’auteur du "Vieux qui lisait des romans d’amour", son premier roman, avait été découvert en 1992 par les libraires français qui en avaient fait un succès tel qu’il avait été immédiatement traduit dans 52 pays. Puis il y avait eu "L’Histoire de la Mouette et du Chat qui lui apprit à voler", un autre très grand succès. Et 20 autres romans et essais.

Luis Sepúlveda était un formidable conteur d’histoires. Un écrivain majeur. Sa vie aventureuse dans l’Amérique latine des dictatures avait forgé son regard politique. Militant écologiste, il a su transmettre ses convictions à travers des œuvres inoubliables qui l’ont fait connaitre et aimer dans le monde entier.

J’avais rencontré Luis Sepúlveda, alors inconnu, en avril 1992 et au long de ces 28 années de voyages, de galères et de succès, nous avons été des amis fraternels. De vrais amis."

Anne Marie Métailié

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