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lundi 10 novembre 2025

Le chant du monde de Jean Giono


 

4° de couverture 

"Le matin fleurissait comme un sureau. Antonio était frais et plus grand que nature, une nouvelle jeunesse le gonflait de feuillages.- Voilà qu'il a passé l'époque de verdure, se dit-il. Il entendait dans sa main la truite en train de mourir. Sans bien savoir au juste, il se voyait dans son île, debout, dressant les bras, les poings illuminés de joies attachées au monde, claquantes et dorées comme des truites prisonnières. Clara, assise à ses pieds, lui serrait les jambes dans ses bras tendres."

Mon ressenti 

(Découvert dans la boîte à livres du Parting Glass, place Saint-Louis)

Il y a parfois des trouvailles qui semblent vous attendre.
Ce roman de Jean Giono, Le Chant du monde, je l’ai découvert par hasard dans la petite boîte à livres du Parting Glass, place Saint-Louis. J’ai aussitôt été happée par sa couverture un peu passée et par cette promesse d’une écriture à la fois simple et poétique.

Ce livre, c’est un vrai bijou.
Giono y déploie une langue somptueuse, presque chantante — une prose qui respire la nature, les forêts, les rivières, la vie brute. On y sent le vent, la boue, la fatigue, mais aussi la beauté d’un monde encore proche de la terre et des hommes simples.

L’histoire est dure et émouvante, car elle se déroule dans un univers marqué par la pauvreté, la misère et une certaine rudesse du quotidien. Pourtant, à travers cette noirceur, Giono fait briller l’humanité.
Le personnage principal, malgré les épreuves, incarne une belle âme, pleine de bonté et de courage — un phare dans cette nature sauvage et parfois cruelle.

Lire Le Chant du monde, c’est entrer dans un poème grandeur nature, une épopée humaine où le moindre mot semble taillé dans la lumière et la boue mêlées.
Un texte d’une intensité rare, que je garderai longtemps en mémoire.


Auteur 

Jean Giono assis dans un pré quelque part aux environs de Manosque. Photo de Denise Bellon en 1941.
 (© akg-images / Denise Bellon)



Jean Giono est né le 30 mars 1895 à Manosque en Haute Provence.

Son père, italien d’origine, était cordonnier, sa mère, repasseuse. Après des études secondaires au collège de sa ville natale, il devient employé de banque jusqu’à la guerre de 1914, qu’il traverse comme simple soldat.

En 1919, il retourne à la banque. En 1920, il épouse une amie d’enfance, Élise.

Ils auront deux filles, Aline et Sylvie. Lorsqu’en 1930 la banque qui l’emploie ferme sa succursale de Manosque et lui offre une situation ailleurs, il choisit de rester dans sa ville, et de quitter tout à fait la banque pour la littérature. Il fut aussi historien et scénariste.

Dans l’œuvre de Giono, la nature tient une grande place.

Il a toujours aimé les arbres.

Quand il était petit, il allait se promener en compagnie de son père. Tous deux emportaient dans leurs poches des glands qu’ils plantaient dans la terre à l’aide de leur canne, en espérant qu’ils deviendraient de superbes chênes.

Jean Giono est mort le 9 octobre 1970.

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