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dimanche 2 février 2020

La verticale du cri de Gaston-Paul Effa

Editions Gallimard / Continents noirs


4° de couverture 

« A partir d'aujourd'hui, tu ne seras plus capable de détruire la nature sans te détruire toimême. Le moindre insecte que tu écraseras sous tes pieds te rappellera que tu es peut-être en train d'écraser un ami, un père, une mère, une épouse, un enfant tôt parti et que tu étais encore en train de pleurer...
Tu apprendras à écouter, à regarder.
 Et à force d'écouter et de regarder, tu finiras par voir et entendre.
Tu auras changé ta vie. Le reste importe peu. » Ce récit est né d'une rencontre extraordinaire entre un écrivain et une féticheuse pygmée.
 Dans l'âme des ténèbres, au coeur de la forêt tropicale, va naître un dialogue où le corps et l'esprit quittent leurs domaines séparés pour se fondre ensemble.
De rencontre en rencontre se fraye le chemin de l'initiation qui ouvre à chaque pas des relations d'abord invisibles entre les choses, les pensées et les instants de vie.
 Une invitation à écouter la nature, à s'unir au cosmos, à suspendre la raison pour réapprendre à vivre.
Gaston-Paul Effa, à travers une rencontre avec une guérisseuse pygmée, renoue avec l'animisme comme sagesse immémoriale.
 Ni religion, ni philosophie, mais compréhension neuve de la nature et nouvelle façon d'habiter le monde.


Mon ressenti 



 Un récit merveilleux apaisant qui fait du bien à l'âme, il m'a aussi apporté des réponses et des  conseils pour améliorer ma façon de voir le monde, avec les yeux de Tala. 
J'ai acheté ce roman au salon du livre en hiver à Metz et je l'ai commencé le jour même.
Il m'a emporté avec lui au fin fond de la forêt à la rencontre de Tala, c’est une vieille femme pygmée très sage qui lui a lui a transmis ses connaissances et de la sagesse.
"Un endroit pur et mystique où les animaux et les plantes sont aimés et admirés.  "
Elle lui a appris à prendre soin de son corps et de son âme afin de garder en lui tous les bienfaits de son séjour et il restera dans son esprit toutes les paroles de Tala.
Il va grâce à elle s'améliorer et se débarrasser de quelques mauvaises habitudes européennes.
 Il va à la rencontre de la nature et découvrir tout ce qu'il se cache au fond de lui-même, sa nature profonde en faisant parfois quelques rituels pygmées.
Ce roman initiatique,  je suis bien contente de l'avoir lu et il y a un gros décalage entre son monde et le nôtre et il m'a appris beaucoup de choses utiles.
Je crois en toutes les leçons de sagesse que Tala raconte avec ses mots et sa culture que je découvre avec curiosité. 
Je vous conseille de le lire, la plume de l'auteur glisse sur le papier avec poésie et l'histoire et vraiment enrichissante et passionnante.
C'est vrai que le monde en ce moment n'est pas au meilleur de sa forme, tout va mal, les guerres, les épidémies, les animaux qui disparaissent et la pollution qui chamboule le climat, dur de garder espoir en un monde meilleur.
 On a encore le droit de rêver à un miracle.

Alors si vous voulez prendre une bonne dose de positif et de sagesse c'est ci-dessous:



http://www.gallimard.fr/Contributeurs/Gaston-Paul-Effa

(poème de TALA )

Lève les yeux, regarde ces étoiles,
J'habite dans chacune d'elles,
Tu ne me vois pas, un voile épais te couvre encore les yeux.
Regarde ces nuages qui transportent
L'eau que boiront ceux qui n'ont pas la chance de voyager;
Je suis dans chaque goutte de cette eau.
Si tu verses des larmes à mon départ,
C'est parce que tu n'as pas compris que je suis entrée dans la joie.
Ouvre chaque fenêtre de la maison pour que le soleil y pénètre.
Installe-toi, respire, regarde les fleurs dans ton jardin:
Chacune t'apprend que les morts ne sont pas morts,
Ils ont élu domicile en toi,
Ils sont dans chaque feuille, chaque pétale, chaque insecte.
Ils sont dans le vent qui souffle, dans la tempête qui gronde,
Dans le rayon qui apaise, dans la poussière que tu soulèves
Et qui t'apprends que les morts ne sont pas morts,
Ils ont élu domicile en toi;
Ils sont dans l'enfant qui naît,
Ils sont dans la main que tu touches,
Dans la pierre qui se réchauffe au soleil,
Dans le ruisseau qui serpente,
Dans l'épaisseur de la pluie,
Encore chargée du chant du colibri.
Cette voix, cette main, ce regard, ce sourire, cette ombre claire
Qui passent en mots, c'est encore moi;
Je ne pars pas pour toujours, je te précède
Pour te préparer le chemin de la vraie lumière.
Si je m'absente, c'est pour te souffler que
La joie a son double dans ton cœur.


Auteur 

Gaston-Paul Effa au salon du livre en hiver à l'hôtel de ville de Metz



Né au Cameroun en 1965, élevé par des religieuses, c’est en France que Gaston-Paul Effa poursuit ses études.
 Il mène à Sarrebourg en Moselle-Est une triple vie d’écrivain, de professeur de philosophie et de restaurateur solidaire à la (succulente) "Table des Tropiques".
 Il est aussi président du prix littéraire lorrain Erckmann-Chatrian, l’un des plus anciens prix français avec le Goncourt, et critique littéraire.
Il a déjà publié chez Grasset Tout ce bleu (1995) et Mâ (1998) qui a obtenu les Prix Erckmann-Chatrian et Grand prix littéraire de l’Afrique Noire 1998.
 Le cri que tu pousses ne réveillera personne est paru chez Gallimard, en 2000, et Le cheval-Roi aux Editions du Rocher.Après " Nous enfants de la tradition" publié en 2008 aux éditions Anne Carrière, Gaston-Paul Effa publie en 2012 chez Actes Sud " Je la voulais lointaine" une belle réflexion sur les contradictions de l’exil et la difficile transmission de l’héritage traditionnel.
"Le miraculé de St Pierre " en février 2017, Les parfums élémentaires en collaboration avec Isabelle Laurent en février 2019 et son dernier livre qui est un récit initiatique " La verticale du cri " en octobre 2019 chez Gallimard.




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