4° de couverture
" Ma mère priait Dieu avec ses gestes.
C'est avec ses mots qu'elle célébrait l'esprit des ancètres.
Sa Mecque, c'était sa terre.
Ses prophètes, c'était ses enfants.
Je me rappelle ce qu'elle a répondu à mon frère lorsqu'il lui a dit qu'elle priait dans la direction opposée à la Mecque:
_ Je prépare le couscous, je surveille la marmite.
En me voyant m'initier à la prière, accroupi, mon front touchant le sol, elle a gloussé de ma naiveté:
_ Va jouer avec tes copains !
Dieu n'a inventé la prière que pour les croulants.
C'est pour qu'ils obtiennent leur ticket vers le paradis.
J'ai plié et rangé le Coran.
Si tous les algériens avaient entendu le conseil de ma mère, ils auraient épargné à leur pays une décennie de sang et de folie.
Je ne suis d'aucune religion. Je suis de la religion de ma mère. "
Son père a perdu la raison. Son frère dérive vers le djihadisme.
La fille qu'il aima se prostitue. Le pays que retrouve Mirak, après des années d'exil, est méconnaissable.
L'Algérie avait le visage de sa mère.
Aujourd'hui, ses traits sont déformés par la violence et la folie.
Mais au sein du chaos, ils n'ont rien perdu de leur âpre beauté.
Elle éclate dans ce roman picaresque, comme aveuglé d'images.
Mon ressenti
C'est un roman très fort en émotions, car c'est un livre qui parle du deuil et le départ d'une mère c'est terriblement douloureux.
C'est aussi le deuil de son pays et de sa famille car quand on retourne dans un endroit où plus rien n'est comme avant car les gens ont changé.
C'est triste mais c'est aussi beau car c'est très bien écrit, des souvenirs pénibles et des retrouvailles décevantes, quand il suffit de faire courir son crayon sur une feuille de papier pour ressortir toutes les souffrances qui restent à l’intérieur de soi.
Il y a des passages très durs mais qui montre la violence et la souffrance subit pendant ce voyage d'adieu.
J'ai lu d'un trait ce roman car au salon du livre à Metz il m'a fait de l’œil plusieurs fois, je devais le lire et encore une fois je mange des phrases, des mots et je trébuche sur des émotions qui ne sont pas les miennes mais qui me font du bien.
J'ai juste trouvé la fin un peu triste mais je me suis dit :
_ C'est un peu une deuxième naissance, dans un autre endroit, un nouveau pays et une nouvelle vie pour notre personnage, Marik qui a perdu beaucoup plus que sa mère.
Déraciné, il devra se reconstruire.
Cela prouve encore une fois que dans ce monde les religions ne font pas du bien surtout à ceux qui tombent dans les extrêmes.
Comme toutes les addictions, la religion est à consommer avec modération.
Merci pour la belle dédicace elle m'a beaucoup touchée car j'aime les mots et la liberté, merci beaucoup à l'auteur pour sa gentillesse et sa belle âme.
Auteur
Salon du livre à Metz le 14 avril 2018 |
Malik Akouche
Né en Kabylie (Algérie), Karim Akouche, poète, romancier et dramaturge, vit au Québec depuis 2008. Il est l’auteur, entre autres, de Allah au pays des enfants perdus, un roman sans tabous sur l’Algérie d’aujourd’hui, et de la pièce de théâtre Qui viendra fleurir ma tombe ?.
Sa récente pièce Toute femme est une étoile qui pleure, où il dénonce l’islam radical, les oppressantes traditions, l’excision et la marchandisation du corps de la femme, a eu un franc succès à la Place des Arts de Montréal les 10, 11, 12 et 13 octobre 2013.
Il a publié récemment un conte, J'épouserai le Petit Prince.
Sa liberté de ton, son engagement contre l’obscurantisme et en faveur de l’identité berbère, à l’instar de son intervention musclée dans le documentaire Mon Algérie et la vôtre diffusé aux Grands Reportages et à Zone Doc de RDI, lui ont valu des menaces.
Son roman, La religion de ma mère est publié en Septembre 2017 par les éditions Ecriture et le dernier essais, Lettre à un soldat d'Allah en mars 2018.
Voilà encore très heureuse de cette belle rencontre et je peux confirmer que la lecture et l'écriture apportent beaucoup de sérénité dans ce monde en guerre contre le terrorisme.
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