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lundi 10 novembre 2025

💀 Entretien avec un cadavre – Philippe Boxho

 



4° de couverture 


« Ce que j’affectionne par-dessus tout, c’est d’aller à la découverte des traces et des indices, de tous ces éléments qui permettent de donner une dernière fois la parole aux morts et de les écouter dans ce qu’ils ont à dire. » C’est par ces mots que le docteur Philippe Boxho, médecin légiste depuis plus de trente ans, introduit son nouvel ouvrage, dans lequel, une fois encore, assassinats et meurtres se succèdent sans relâche.


Au premier plan pour les observer, le célèbre médecin légiste a choisi de nous raconter quelques-unes des histoires qui ont marqué sa carrière : ce suicide à l’arme à feu qui cachait bien son jeu, cet enfant que les parents avaient négligé et qui en est mort, ces gens victimes d’une explosion et de l’effondrement de leur immeuble, cette femme étouffée par son mari, ces hommes trépassés à l’étranger d’avoir cru qu’ils étaient aimés, et bien d’autres encore.

Philippe Boxho nous a régalé avec un premier livre à succès intitulé 
Les morts ont la parole, un livre rempli de morts qui ne l’étaient pas toujours ou pas encore, de disparitions de cadavres, de suicides étonnants, de morts brutales mais souvent accidentelles. Dans ce deuxième opus, consacré cette fois aux décès suspects, il poursuit sa quête de la vérité judiciaire et nous permet d’explorer le monde fascinant de la médecine légale.


Mon ressenti 


Il y a des livres qui nous plongent dans des univers qu’on ne côtoie jamais. Entretien avec un cadavre de Philippe Boxho en fait partie.
Ce médecin légiste belge nous emmène au cœur de son métier avec une justesse et une humanité qui m’ont profondément touchée.

J’ai beaucoup aimé ce livre parce qu’il nous fait littéralement “parler avec les morts”. Derrière chaque corps, il y a une histoire, une vie, parfois un drame — et Boxho les écoute avec respect. Il ne s’agit pas ici de voyeurisme ou de sensationnalisme, mais d’une véritable leçon d’humanité.

L’auteur raconte ses enquêtes, ses constatations, ses autopsies, avec une précision chirurgicale impressionnante, mais toujours accessible. On ressent la rigueur du scientifique, la curiosité de l’enquêteur, mais aussi la compassion du médecin.

Ce qui m’a le plus marquée, c’est la manière dont il réussit à donner une voix à ceux qui n’en ont plus. Chaque détail devient un indice, chaque trace raconte une vérité.
C’est un livre à la fois instructif et émouvant, qui nous rappelle que la mort parle, si on sait l’écouter.

Un ouvrage fort, captivant et d’une rare intelligence.


Auteur 




Le Docteur Philippe Boxho est médecin légiste, professeur de médecine légale et de criminologie et auteur de livres à succès.

Catholique dans sa jeunesse, à 18 ans, il souhaite initialement devenir prêtre. Il décide de s'orienter vers la médecine légale à la suite d'un stage à l'Institut de médecine légale de l'université de Liège en 1987. Il étudie la médecine générale en parallèle de la médecine légale jusqu'en 1993, année d'obtention de sa licence en médecine d'expertise. En 1996, il obtient une licence en criminologie. Il est également diplômé en anthropologie judiciaire du Smithsonian Institution et de l'Université de Leyde.

Il effectue la majeure partie de sa carrière dans les provinces de Liège et du Luxembourg belge, réalisant environ 6 000 examens de cadavres, plus de 4 000 autopsies et plus de 300 interventions devant des cours d'assises.

Depuis la rentrée 2001, il enseigne en tant que professeur docteur à l'Université de Liège, dont il dirige également l'Institut de médecine légale.

Passionné d’histoire et d’histoire de l’art, il est également conférencier reconnu dans tout le monde francophone, notamment pour ses travaux sur l’analyse scientifique du linceul de Turin. Le 21 mars 2025, il fait sa première apparition en tant que sociétaire de l'émission "Les Grosses Têtes" animée par Laurent Ruquier sur RTL.

De la scène de crime à la salle d'autopsie, entre pratique médicale et enquête policière, Philippe Boxho a voulu raconter son quotidien dans un essai intitulé "Les morts ont la parole" (2022).

Ses livres "Entretien avec un cadavre" (2023) et "La mort en face" (2024) rencontrent un succès important. Ils ont permis à un très large public de découvrir la réalité du monde fascinant de la médecine légale.

En 2025, il nous revient avec un quatrième ouvrage, "La mort c'est ma vie", dans lequel il n’hésite plus à se livrer tout en nous contant des histoires vécues, des histoires émouvantes, étonnantes, interpellantes.

Le chant du monde de Jean Giono


 

4° de couverture 

"Le matin fleurissait comme un sureau. Antonio était frais et plus grand que nature, une nouvelle jeunesse le gonflait de feuillages.- Voilà qu'il a passé l'époque de verdure, se dit-il. Il entendait dans sa main la truite en train de mourir. Sans bien savoir au juste, il se voyait dans son île, debout, dressant les bras, les poings illuminés de joies attachées au monde, claquantes et dorées comme des truites prisonnières. Clara, assise à ses pieds, lui serrait les jambes dans ses bras tendres."

Mon ressenti 

(Découvert dans la boîte à livres du Parting Glass, place Saint-Louis)

Il y a parfois des trouvailles qui semblent vous attendre.
Ce roman de Jean Giono, Le Chant du monde, je l’ai découvert par hasard dans la petite boîte à livres du Parting Glass, place Saint-Louis. J’ai aussitôt été happée par sa couverture un peu passée et par cette promesse d’une écriture à la fois simple et poétique.

Ce livre, c’est un vrai bijou.
Giono y déploie une langue somptueuse, presque chantante — une prose qui respire la nature, les forêts, les rivières, la vie brute. On y sent le vent, la boue, la fatigue, mais aussi la beauté d’un monde encore proche de la terre et des hommes simples.

L’histoire est dure et émouvante, car elle se déroule dans un univers marqué par la pauvreté, la misère et une certaine rudesse du quotidien. Pourtant, à travers cette noirceur, Giono fait briller l’humanité.
Le personnage principal, malgré les épreuves, incarne une belle âme, pleine de bonté et de courage — un phare dans cette nature sauvage et parfois cruelle.

Lire Le Chant du monde, c’est entrer dans un poème grandeur nature, une épopée humaine où le moindre mot semble taillé dans la lumière et la boue mêlées.
Un texte d’une intensité rare, que je garderai longtemps en mémoire.


Auteur 

Jean Giono assis dans un pré quelque part aux environs de Manosque. Photo de Denise Bellon en 1941.
 (© akg-images / Denise Bellon)



Jean Giono est né le 30 mars 1895 à Manosque en Haute Provence.

Son père, italien d’origine, était cordonnier, sa mère, repasseuse. Après des études secondaires au collège de sa ville natale, il devient employé de banque jusqu’à la guerre de 1914, qu’il traverse comme simple soldat.

En 1919, il retourne à la banque. En 1920, il épouse une amie d’enfance, Élise.

Ils auront deux filles, Aline et Sylvie. Lorsqu’en 1930 la banque qui l’emploie ferme sa succursale de Manosque et lui offre une situation ailleurs, il choisit de rester dans sa ville, et de quitter tout à fait la banque pour la littérature. Il fut aussi historien et scénariste.

Dans l’œuvre de Giono, la nature tient une grande place.

Il a toujours aimé les arbres.

Quand il était petit, il allait se promener en compagnie de son père. Tous deux emportaient dans leurs poches des glands qu’ils plantaient dans la terre à l’aide de leur canne, en espérant qu’ils deviendraient de superbes chênes.

Jean Giono est mort le 9 octobre 1970.

mardi 28 octobre 2025

Même les morts de Juan Gómez Bárcena


4ème de couverture 

Même les morts est une épopée nord-américaine et le récit d’une poursuite sans fin. Le vice-roi de la Nouvelle-Espagne confie à un ancien conquistador rangé des armes la mission de trouver et d’arrêter un prédicateur ambulant soupçonné de planter le germe de la révolte au sein des populations indiennes. Juan l’Espagnol fut soldat dans l’armée de Cortés. Juan l’Indien a été élevé par les Franciscains et s’est révélé théologien génial mais réfractaire. Juan chasse Juan, suit ses traces dans le Mexique du XVIe siècle, mais aussi dans le temps : du sud vers le nord et d’une époque à l’autre, de la chute de l’empire Aztèque au premier essai atomique dans le désert du Nouveau-Mexique et de Charles Quint à Donald Trump. Les deux Juan sont les deux faces d’une même figure irréconciliable (ou impossible) dont les métamorphoses multiples accompagnent la lente translation du pouvoir américain du centre du continent vers le nord, de la conquête espagnole à la naissance de l’empire états-unien, de la guerre par l’épée à la guerre par la bombe.

     Livre foisonnant, drôle, tragique, trépidant, à la fois narratif et réflexif (il a la verve et l’étrangeté des grands récits picaresques du XVIe siècle espagnol), il est un de ces romans-mondes dans lesquels il faut se plonger et se perdre, mais dont on ressort ébahi et transformé.

     Traduit de l'espagnol par Adrienne Orssaud. 

https://www.editions-mf.com/produit/158/9782378040963/meme-les-morts

Mon ressenti

Même les morts est une épopée nord-américaine et le récit d’une poursuite sans fin. Le vice-roi de la Nouvelle-Espagne confie à un ancien conquistador rangé des armes la mission de trouver et d’arrêter un prédicateur ambulant soupçonné de planter le germe de la révolte au sein des populations indiennes. Juan l’Espagnol fut soldat dans l’armée de Cortés. 
Juan l’Indien a été élevé par les Franciscains et s’est révélé théologien génial mais réfractaire. 
Juan chasse Juan, suit ses traces dans le Mexique du XVIe siècle, mais aussi dans le temps : du sud vers le nord et d’une époque à l’autre, de la chute de l’empire Aztèque au premier essai atomique dans le désert du Nouveau-Mexique et de Charles Quint à Donald Trump.
 Les deux Juan sont les deux faces d’une même figure irréconciliable (ou impossible) dont les métamorphoses multiples accompagnent la lente translation du pouvoir américain du centre du continent vers le nord, de la conquête espagnole à la naissance de l’empire états-unien, de la guerre par l’épée à la guerre par la bombe. 
 Livre foisonnant, drôle, tragique, trépidant, à la fois narratif et réflexif (il a la verve et l’étrangeté des grands récits picaresques du XVIe siècle espagnol), il est un de ces romans-mondes dans lesquels il faut se plonger et se perdre, mais dont on ressort ébahi et transforIl y a des romans qui ne se contentent pas de raconter une histoire : ils creusent la terre, réveillent les fantômes et redessinent les frontières du monde.  
Un homme part à la poursuite d’un autre — ou peut-être de lui-même.
 Deux Juan, deux visages d’une même humanité, se traquent à travers les siècles. Le Mexique du XVIᵉ devient le miroir brisé d’un continent en mutation. Ce roman nous parle de conquêtes et de croyances, de révoltes et de repentir, mais surtout de la façon dont les pouvoirs changent de mains, sans jamais changer de nature.

C’est foisonnant, souvent drôle malgré la gravité du fond, plein de détours, de visions et de passages presque mystiques. On pense aux grands récits picaresques, à Cervantès ou à Bolaño, à ces livres où la langue semble avoir sa propre respiration. Et quand on referme Même les morts, on a la sensation étrange d’avoir marché longtemps — dans la poussière, dans l’Histoire, et un peu en soi-même.

Un roman impossible à résumer, mais qu’on n’oublie pas.

Merci à Masse critique babelio. 

Auteur 


Juan Gómez Bárcena est un écrivain espagnol né à Santander en 1984. Formé en littérature, histoire et philosophie, il vit aujourd’hui à Madrid où il anime aussi des ateliers d’écriture.

Révélé avec le recueil Los que duermen (2012), il s’impose rapidement avec El cielo de Lima (2014), récompensé par plusieurs prix. Ses romans suivants, Kanada (2017), Ni siquiera los muertos (2020, traduit en français sous le titre Même les morts) et Lo demás es aire (2022), confirment une œuvre ambitieuse et singulière.

Son écriture mêle la rigueur historique à la puissance de la fiction. À travers le temps et les frontières, il interroge la mémoire, l’identité et les métamorphoses du pouvoir.


mardi 30 septembre 2025

Compte rendu du café littéraire du 07 juillet Les 3 lumières

Les 3 Lumières, 65 place Saint Louis 57000 Metz



Café littéraire – Rendez-vous du 7 juillet 2024

Le dimanche 7 juillet, nous nous sommes retrouvées au Café Les Trois Lumières pour notre rendez-vous mensuel. Un bel après-midi de partages et d’échanges passionnés autour des livres et, parfois, du cinéma. Étaient présentes : Brigitte, Anaïs, Marie, Déborah et moi-même. Nous étions en petit comité — vacances obligent — mais l’ambiance, elle, était comme toujours au beau fixe !

 Les lectures du mois

« 31 jours pour t’aimer » – Sophie Jomain

Un jour, une lettre... Un nouveau concept unique avec des chapitres sous forme d’enveloppes, à savourer pour l’été ! Imaginez : vous trouvez une lettre froissée sur une table… Vous y répondez alors qu’elle ne vous était pas destinée… Et pendant 31 jours, vous échangez avec quelqu’un que vous ne connaissez pas. C’est ce qui arrive à l’héroïne de ce roman, dont les vacances vont soudain prendre une tournure inattendue. Une lecture pleine de douceur et de mystère, idéale pour l’été.


« Ce que la vie a de plus beau » – Ismaël Khelifa


Une rencontre très sympathique avec l'auteur au salon du livre à Metz. 




Et si la nature permettait de réparer les âmes et de rapprocher les hommes ?

La carrière de Romain Solers, 37 ans, photographe, est en pleine ascension. Ses clichés réalisés en immersion au cœur de la nature sauvage, auprès des femmes et des hommes qui y vivent, font le tour du monde et même le Festival de Cannes lui rend hommage.

Mais son existence bascule lorsqu'il reçoit la visite inattendue de Nathan, le fils qu'il n'a jamais reconnu et jamais rencontré. Déboussolé, Romain ne sait quelle attitude adopter face à cet adolescent que la vie ne semble pas avoir épargné. Contre toute attente, il décide de l'emmener avec lui en expédition pour son prochain reportage. Direction le Hornstrandir, une péninsule perdue et battue par les vents au nord-ouest de l'Islande.

La rencontre touchante entre un père et son fils, dans un décor brut à couper le souffle.


 Autres lectures du mois

Marie a partagé son immense coup de cœur pour Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin, puis a lu Tata du même autrice. 

Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se confier et se réchauffer dans sa loge. Avec la petite équipe de fossoyeurs et le jeune curé, elle forme une famille décalée. Mais quels événements ont mené Violette dans cet univers où le tragique et le cocasse s’entremêlent ?
Après le succès des 
Oubliés du dimanche, un nouvel hymne au merveilleux des choses simples.

Gros, gros gros coup de cœur. Un livre splendide, bouleversant. Mon livre de l’année 2018, une claque magistrale. Bulledop, C’est au programme.

Un contraste entre rire et larmes qui fait mouche. Baptiste Liger, Lire.

Tonnerre d’applaudissements. Et, croyez-nous, le mot « tonnerre » n’est pas trop fort. Anne-Marie Mitchell, La Marseillaise.

À couper le souffle. Christophe Rivet-Maris, Unidivers.

On nage en plein bonheur. Nathalie Dupuis, Elle.

Prix Maison de la Presse 2018.


« Tata »

 – Valérie Perrin



« Colette est remorte. Ce mot n’existe nulle part. Remourir, ça n’existe pas. » Quand une nièce apprend la mort de sa tante — déjà enterrée trois ans plus tôt —, un voile de mystère se lève. Entre secrets de famille, émotions enfouies et destinées croisées, Valérie Perrin tisse une histoire bouleversante. Un roman fort, intime et libérateur, où la vie, la mort et l’amour s’entremêlent.


 Brigitte s’est laissée emporter par Okavango de Caryl Férey. 



Engagée avec ferveur dans la lutte antibraconnage, la ranger Solanah Betwase a la triste habitude de côtoyer des cadavres et des corps d'animaux mutilés. Aussi, lorsqu'un jeune homme est retrouvé mort en plein coeur de Wild Bunch, une réserve animalière à la frontière namibienne, elle sait que son enquête va lui donner du fil à retordre. D'autant que John Latham, le propriétaire de la réserve, se révèle vite être un personnage complexe. Ami ou ennemi ? Solanah va devoir frayer avec ses doutes et une très mauvaise nouvelle : le Scorpion, le pire braconnier du continent, est de retour sur son territoire... Premier polar au coeur des réserves africaines, Okavango est aussi un hymne à la beauté du monde sauvage et à l'urgence

 Déborah a lu Marques de fabrique de Cécile Baudin et L’appartement du dessous de Florence Herrlman, déjà apprécié par Anaïs. 


Deux enquêtrices, deux mystères inextricablement liés.

Ain, 1893. Pour exercer son métier d'inspecteur du travail, Claude Tardy est obligée de se travestir en homme, avec la complicité de son mentor Edgar Roux. Lors d'un contrôle dans une tréfilerie, ils se retrouvent face à un étrange suicide : un jeune homme pendu, prisonnier dans des fils de métal. Plus étonnant encore, trois mois plus tard, la découverte dans un lac d'un corps congelé... Celui d'un ouvrier, sosie du suicidé.
Non loin de là, sœur Placide accueille les nouvelles pensionnaires des soieries Perrin, des orphelines employées et logées dès leurs douze ans jusqu'à leur mariage. Elle est bouleversée par l'une d'elles, une fillette blonde qui ressemble à s'y méprendre à Léonie, une ancienne pensionnaire qui, partie pour se marier, n'a plus jamais donné de nouvelles...




« Je ne me présente pas, pas tout de suite. Je m’expliquerai plus tard sur cette volonté que j’ai, parfois, de faire valser les usages. Vous ne m’en voudrez pas, j’en suis sûre. »

Dans le petit immeuble parisien du Marais où elle vit depuis des lustres, Hectorine, 103 ans, voit un jour l’appartement du dessus investi par une nouvelle voisine. Pour souhaiter la bienvenue à Sarah, la vieille dame dépose une lettre sur le pas de sa porte. Cette missive sera suivie de beaucoup d’autres, retraçant peu à peu une incroyable traversée du xxe siècle, entre le Cabourg de la Recherche, le Berlin du IIIe Reich et le Paris de l’après-guerre.

Mais pourquoi toutes ces lettres ? « Un jour, vous saurez », promet la centenaire à Sarah qui se prend au jeu, intriguée par cette voisine invisible dont les confidences laissent percer l’aiguillon d’un douloureux secret...

Un roman épistolaire insolite, véritable hymne à la vie, à la transmission et à l’amitié entre générations.

Touche-à-tout, Florence Herrlemann a commencé par le théâtre, puis la musique, la sculpture, l’écriture scénaristique et la réalisation, avant de prendre la plume. L’Appartement du dessous est son deuxième roman, lauréat de cinq prix littéraires en France et en Belgique.


 Elle prévoit maintenant de plonger dans Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb. 


Au début des années 1990, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l’implacable rigueur de l’autorité d’entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant.
D’erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu’au rang de surveillante des toilettes, celui de l’humiliation dernière. Une course absurde vers l’abîme – image de la vie, où l’humour percutant d’Amélie Nothomb fait mouche à chaque ligne.
Entre le rire et l’angoisse, cette satire des nouveaux despotismes aux échos kafkaïens a conquis un immense public et valu à l’auteur d’Hygiène de l’assassin le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999

 De mon côté, j’ai dévoré Papillon de nuit de David Bello


Tiffany Malcom, photographe, travaille occasionnellement pour la mairie d'Opatoma. Alors qu'elle couvre la fête annuelle en l'honneur du père fondateur de la ville, Lily, sa fille de 7 ans, disparaît.
Depuis ce jour, inconsolable, c'est une lente agonie pour la jeune femme, entre drogues en tout genre et scarifications…
Lorsque son dealer lui propose une nouvelle substance, Tiffany n'hésite pas longtemps. Durant son trip, elle se retrouve propulsée dans les années 1800, où sévit un redoutable et mystérieux kidnappeur d'enfants… Aussi improbable que cela puisse paraître, la photographe est peu à peu persuadée qu'il s'agit de l'homme qui a enlevé sa fille !
Mais où se trouve la frontière entre hallucination et réalité ? Comment démêler le vrai du faux sans perdre la raison ?…

 J'ai commencé la lecture de La petite boutique des sortilèges de Sarh Beth Durst.



Une somptueuse fable qui foisonne de livres de sortilèges volés, d'amitiés inattendues, de confitures délectables et d'amours plus délicieuses encore. Une comédie romantique peuplée de créatures mythiques et saupoudrée de roulés à la cannelle et de magie, qui met du baume au coeur et nourrit l'âme.

Kiela a toujours eu du mal avec les gens. Par chance, son travail à la Grande bibliothèque d'Alyssium lui a permis de vivre en recluse parmi les livres de sortilèges les plus précieux de l'empire. Mais lorsqu'une révolution éclate et que la bibliothèque part en fumée, Kiela et son assistant, Caz, une plante sentiente créée par magie, sauvent autant de livres qu'ils le peuvent et mettent le cap sur une île lointaine où Kiela était certaine de ne jamais retourner : la terre de son enfance.

Kiela espère faire profil bas dans la chaumière délabrée héritée de ses défunts parents. À son grand désarroi, en plus d'écoper d'un voisin aussi fouineur que séduisant, elle découvre que le village est dans un triste état. L'empire néglige depuis des années les gens qui dépendent de ses interventions magiques pour des récoltes fructueuses, et pire encore, la magie censée les aider a engendré des tempêtes destructrices qui ont fait des ravages sur l'île. Kiela résout de trouver un moyen d'arranger les choses... en ouvrant la toute première sortilègerie secrète de l'île.

Son plan n'est pas sans danger : partager la magie avec les gens du peuple est passible de mort. Et pour se faire une place parmi les habitants bienveillants et excentriques de son île, elle devra apprendre à abattre les remparts qu'elle a érigés.
 

Un moment convivial

Ce fut, comme toujours, un moment chaleureux, riche en découvertes littéraires. Les coups de cœur de chacune ont suscité des échanges vivants et donné envie de dévorer encore plus de pages. Nous nous retrouverons très bientôt pour un nouveau Café littéraire, avec toujours la même passion pour les mots, les histoires… et l’amitié.

dimanche 28 septembre 2025

Une bouteille à la mer – Isabelle Autissier & Zelba

Editions Stock - Futuropolis 

 

4° de couverture

Au milieu de l’océan Arctique, Isabelle Autissier lance un SOS dans une bouteille… à l’attention de Zelba, avec l’envie de faire un livre à deux. 
 Isabelle Autissier, navigatrice de renom, première femme à avoir fait le tour du monde en solitaire, présidente d’honneur du WWF France et spécialiste de la mer. Zelba, autrice engagée, ancienne championne du monde junior d’aviron, au trait sensible et inspirant. 
 Ensemble, elles vont à la rencontre de personnes d’horizons différents, ayant en commun la protection des mers et océans : biologistes, professeurs en écologie marine, ambassadeurs des pôles, militants. 
Leurs témoignages se mêlent aux souvenirs de mer d’Isabelle Autissier.


Mon ressenti


"Une bouteille à la mer est bien plus qu’une BD informative : c’est un appel, un témoignage et un bel objet graphique. Elle sensibilise sans écraser, elle informe sans ennuyer, et elle transmet un message d’espoir et de responsabilité. À lire pour tous ceux qui aiment la mer — et pour ceux qui veulent comprendre pourquoi il faut la préserver."





J’ai lu cette bande dessinée aussitôt après l’avoir achetée au salon Le Livre sur la Place, où j’ai eu la chance de rencontrer les deux autrices, d’échanger brièvement avec elles et de repartir avec une magnifique dédicace. 

Ce souvenir rend la lecture encore plus précieuse pour moi.

Cette BD expose avec force la réalité du désastre qui affecte nos océans, victimes directes des comportements humains. La tristesse est palpable en voyant les êtres vivants sous-marins souffrir et un écosystème entier se retrouver chamboulé.

Pourtant, le livre ne se contente pas du seul constat. 

C’est un remarquable mélange de :

- cours de biologie marine vulgarisés et accessible 

- magnifiques qui touchent et évoquent la beauté autant que la détresse 

- humour qui rend la lecture vivante et évite l’écueil du moralisme et surtout un profond amour pour la planète que l’on ressent à chaque planche.

La rencontre entre les récits d’Isabelle Autissier et la sensibilité graphique de Zelba m’a profondément émue.

 Après la lecture, j’avais non seulement le cœur serré par la réalité décrite, mais aussi l’envie d’agir, à mon échelle, pour protéger les océans.


À propos de l'autrice et de l'illustratrice. 



Isabelle Autissier

Navigatrice de renom, romancière et militante environnementale. Première femme à avoir fait le tour du monde en solitaire, Isabelle Autissier met son expérience de la mer au service de l’engagement pour la protection des océans. Ses récits mêlent mémoire, science et souci écologique.

Zelba

Illustratrice et autrice au trait sensible, ancienne championne junior d’aviron. Son travail graphique sait allier poésie et engagement, mettant en images des thèmes sociaux et environnementaux avec beaucoup d’émotion.


Zelba et Isabelle Autissier 










La fille qui ne voulait pas se taire – Abi Daré

Editions Harper Collins Au Gré du monde

 

4° de couverture 

Trente-cinq mille nairas, quatre béliers et deux sacs de riz : c’est le prix de la fiancée contre lequel Adunni, quatorze ans, est vendue par son père à un vieil homme dont elle devient la troisième épouse.
Brisant la promesse qu’il avait faite à sa femme sur son lit de mort, le père d’Adunni arrache du même coup à sa fille son rêve d’enfance : poursuivre son éducation, devenir maîtresse d’école, donner à entendre sa voix d’adolescente nigériane.
Livrée aux assauts d’un mari qui attend d’elle un fils et à la violence de la première épouse, Adunni trouve son seul réconfort dans la présence aimante de Khadija, la deuxième épouse. Jusqu’à ce que la tragédie frappe de nouveau...
Mais Adunni ne sera pas réduite au silence. Dans un murmure, une chanson, une langue malhabile, elle parlera — et sa voix sera puissante.





Mon ressenti


Ce roman m’a profondément touchée. On y découvre une jeune fille qui, très tôt, doit faire face à un mariage forcé puis à un travail harassant. Malgré ces épreuves, elle garde en elle cette force incroyable : l’envie de s’instruire et de se construire un avenir différent. Ce qui m’a particulièrement émue, c’est la rencontre avec Ms Tia, une femme qui croit en elle et qui va l’aider à poursuivre son rêve d’éducation.

À travers cette histoire, Abi Daré met en lumière la résilience, la dignité et l’importance des voix féminines trop souvent étouffées. Ce n’est pas seulement un récit sur l’injustice, c’est aussi un livre qui transmet beaucoup d’espoir.

La fille qui ne voulait pas se taire est un roman fort et nécessaire.

 Il m’a rappelé que même dans les situations les plus difficiles, l’envie d’apprendre et de s’élever peut transformer une vie.


À propos de l’autrice




Abi Daré est une écrivaine nigériane installée au Royaume-Uni. La fille qui ne voulait pas se taire est son premier roman, couronné par le Prix Les Afriques 2020 et salué dans de nombreux pays pour sa puissance et son originalité. À travers ce récit, elle donne la parole aux jeunes filles nigérianes et aborde avec justesse les thèmes de l’éducation, de l’émancipation et de la lutte contre les injustices sociales.



mercredi 10 septembre 2025

Le soleil noir de Sandra Kim NGUYEN-LAGNIDE

 Auto édition, paru le 01 septembre 2025

 

4° de couverture 


Et si toute votre vie reposait sur un mensonge ?

J’ai grandi dans une famille vietnamienne. Mon apparence de métisse posait question, mais on ne m’a jamais expliqué pourquoi.

Jusqu’à mes 16 ans. Ce jour-là, ma mère me confie une vérité glaçante : "Tu es née d’un viol."

Ce récit, je l’ai cru. Je l’ai porté. Il m’a hantée.

Mais ce n’était pas la vérité.
Des années plus tard, un test ADN bouleverse tout. Une soeur biologique, une autre histoire, un père inconnu...

Le Soleil Noir est une autobiographie brute et intime. C’est l’histoire d’un long chemin vers soi, à travers le silence, le choc et la reconstruction.

Une voix pour celles et ceux qui cherchent à comprendre d’où ils viennent, et qui ils sont vraiment.

 https://www.amazon.fr/Soleil-Noir

 

Article  

 

C’est à mon Café littéraire Les Trois Lumières qu’a eu lieu récemment la présentation du roman Soleil noir de Sandra Kim Nguyen-Lagnidé

Une rencontre qui a mêlé littérature, émotion et retrouvailles, et qui restera gravée dans les mémoires.

L’autrice était une inconnue pour moi : elle est la sœur d’Aimée, une amie très chère que je connais depuis 25 ans. J'ai connu ainsi la maman d'Aimée et son frère Stéphane qui m'a laissé quelques souvenirs durant les moments passés ensemble.

Avec le temps, nous nous étions perdues de vue, puis le hasard nous a réunies, justement dans un café littéraire rue de la Fontaine. 

Découvrir l’existence de Sandra, que je ne connaissais pas, a donc été pour moi une surprise émouvante. 

Sa venue , accompagnée de son neveu depuis Paris, a donné à cette rencontre une résonance toute particulière.

La soirée a été marquée par une intensité rare.

 Sandra s’est livrée avec une sincérité bouleversante, partageant son histoire, ses blessures, mais aussi la force qu’elle a trouvée dans l’écriture. 

Les larmes ont jailli, des siennes comme des nôtres. 

Les photos projetées du livre au fil de la rencontre ont ajouté une charge émotionnelle encore plus forte, touchant profondément chacun des présents.

Dans Soleil noir, Sandra nous entraîne dans les zones d’ombre de l’existence : l’absence, les fractures familiales, la quête de soi. 

Mais ce récit n’est pas seulement marqué par la douleur : il éclaire aussi la résilience, la force intérieure et l’amour qui permet de se reconstruire.

Au-delà de la littérature, cette rencontre fut un moment chaleureux et plein d’amour. 

Je remercie Sandra pour sa générosité, pour sa présentation et la dédicace de son roman que j'ai lu avec attention et qui m'a retourné le cœur. 

Je tiens aussi à exprimer ma gratitude envers Aimée, amie incroyable, qui a permis que tout cela ait lieu et qui, avec sa délicatesse habituelle, nous a offert un verre pour prolonger cette soirée de partage. 💓

Plus qu’une présentation littéraire, ce fut une célébration des mots, des liens et de la vie. Un moment rare, que je garderai précieusement.

 Auteure