![]() |
4° de couverture
Un artiste de renom à la fois peintre et écrivain évoque son travail et ses sources d'inspiration.
Enfant, Tahar Ben Jelloun dessine sur les grands papiers d'emballage blancs du magasin d'épices que son père tient à Fès, au Maroc. Étudiant, enfermé pendant 19 mois dans un camp disciplinaire, il écrit, en cachette, ses premiers poèmes. Tahar Ben Jelloun, à l'instar d'Henri Michaux, figure parmi les rares artistes à la fois peintres et écrivains.
À Tanger ou à Paris, il pousse les portes des cinémas, des musées, des librairies avec une irrésistible soif de connaissances. Ses influences sont plurielles et éclectiques. Avec Giacometti, il saisit le tragique de la condition humaine, avec Matisse, l'éclat de la couleur, avec le jazzman John Coltrane, la force de l'improvisation et du rythme.
Tahar Ben Jelloun est un écrivain engagé : son œuvre littéraire explore l'exil, l'immigration, la solitude dans une réalité parfois amère et douloureuse.
Sa peinture, inspirée de son enfance heureuse au Maroc, du bleu de l'océan, des foulards bariolés de sa mère, célèbre la vie. Écriture et peinture se complètent, se répondent, formant un jeu d'ombres et de lumière, comme autant de facettes de l'homme.
Mon ressenti
J'ai vraiment adoré ce roman, que j'ai dévoré en un temps record.
L'auteur y raconte sa biographie en évoquant son enfance à Fès, où il découvre dès son plus jeune âge sa passion pour le cinéma, la littérature et l'art.
Il nous invite à voyager avec lui à travers des lieux vibrants, qu'il met en scène sur ses toiles. L'ouvrage retrace également son arrivée à Paris et ses débuts dans le monde littéraire.
Sa vie est fascinante, et il est souvent amené à rencontrer des artistes avec qui il partage son amour pour l'art et l'écriture.
L'univers qu'il dépeint est véritablement riche en couleurs, illuminant ses toiles, même si, par moments, des instants sombres viennent recouvrir certaines d'entre elles d'une touche de noir.
Tahar Ben Jelloun possède un véritable talent pour nous transporter dans un monde à la fois lumineux et joyeux, et c'est un aperçu de cet univers que l'on découvre à la fin du livre, qui est absolument magnifique.
Auteur
Tahar Ben Jelloun est un écrivain, peintre et poète franco-marocain né le 1er décembre 1944 à Fès. Il est notamment connu pour son roman récompensé du prix Goncourt, La nuit sacrée, ses nombreux essais pédagogiques dont Le racisme expliqué à ma fille et sa collaboration régulière au sein du journal Le Monde.
Tahar Ben Jelloun, début de carrière
Tahar Ben Jelloun naît en 1944 à Fès où il passe son enfance. Fortement intéressé par la philosophie, il décide d’y consacrer ses études à l’université Mohammed V de Rabat, après avoir terminé ses études secondaires dans un lycée français.
Cependant, soupçonné d’avoir participé à des manifestations étudiantes, le jeune homme est envoyé dans un camp militaire disciplinaire de l’armée pendant deux ans, de 1966 à 1968.
Il y trouve l’inspiration pour ses premiers écrits en collaborant secrètement avec la revue marocaine Souffles dirigée par Abdellatif Laâbi.
Une fois libéré, Tahar Ben Jelloun reprend ses études pour enseigner la philosophie en français. En parallèle, il s’adonne de plus en plus fréquemment à l’écriture et publie son premier poème en 1968, L’aube des dalles dans le magazine Souffles.
En 1971, l’enseignement en arabe devient obligatoire. Tahar Ben Jelloun décide alors de s’installer à Paris.
Un séjour prolongé.
Au départ, Tahar Ben Jelloun ne compte rester que trois ans à Paris, afin de réaliser une thèse de psychiatrie sociale sur les troubles mentaux des immigrés hospitalisés.
Mais le goût de l’écriture le rattrape et prolonge indéfiniment son court séjour en France.
L’année de son déménagement à Paris, les éditions Atalantes publient le premier recueil de poésie de Tahar Ben Jelloun, intitulé Hommes sous linceul de silence.
Ravi de ce premier succès, Tahar Ben Jelloun continue d’exercer sa plume et publie l’année suivante, en 1973, son premier roman Harrouda.
Les talents d’écrivain de Tahar Ben Jelloun ne tardent pas à faire écho au sein du journal Le Monde. Il est alors sollicité pour collaborer avec ce média pour lequel il écrit encore aujourd’hui.
Les œuvres phares de Tahar Ben Jelloun
En 1976, Tahar Ben Jelloun publie La réclusion solitaire, inspiré de son expérience en psychiatrie.
Tahar Ben Jelloun n’en oublie pas pour autant ses premières amours, la poésie. Il publie Les amandiers sont morts de leurs blessures en 1976.
En 1977 est publié La Plus Haute des Solitudes , traitant de son expérience au sein d’un centre de médecine psychosomatique.
Quelques années plus tard, Tahar Ben Jelloun publie le livre qui le fera connaître auprès du grand public : L’enfant de sable (1985) . Le livre raconte l’histoire poignante d’un père élevant secrètement sa fille comme un fils qu’il prénomme Ahmed et les conséquences de ce choix.
On retrouve Ahmed dans La nuit sacrée publié en 1987.
La plume de l’écrivain devient de plus en plus engagée et Tahar Ben Jelloun publie plusieurs essais pédagogiques, dont Le racisme expliqué à ma fille.
Tahar Ben Jelloun vit avec sa femme et ses quatre enfants à Paris.
Ses livres sont publiés dans le monde entier, faisant de lui l’un des écrivains francophones les plus traduits.
Les derniers livres de Tahar Ben Jelloun :
- Le mariage de plaisir (2016)
- Un pays sur les nerfs (2017)
- La punition (2018)
- L'insomnie (2019)
- Le miel et l'amertume (2021)
- Au plus beau pays du monde (2022)
Les prix et distinctions de Tahar Ben Jelloun
Dès ses premières publications, Tahar Ben Jelloun reçoit le prix de l’amitié franco-arabe pour son recueil de poèmes Les amandiers sont morts de leurs blessures .
Mais Tahar Ben Jelloun ne gagne véritablement en notoriété qu’en 1987, lorsqu’il se voit décerné le prix Goncourt pour son roman La nuit sacrée.
En 2004, Tahar Ben Jelloun est remarqué pour son roman Cette aveuglante absence de lumière écrit à la demande d’un ancien prisonnier marocain. Il reçoit pour son récit le prix IMPAC à Dublin.
L’année suivante, l’auteur entre au palmarès des grands écrivains francophones en recevant le prix Ulysse, récompensant l’ensemble de son œuvre.
Trois ans plus tard, l’écrivain est récompensé pour son engagement citoyen. Il reçoit des mains du président français Nicolas Sarkozy la légion d’honneur.
Deux autres distinctions lui seront décernées dans ce cadre : le prix de la paix Erich-Maria-Remarque en 2011 pour son essai L’étincelle. Révolte dans les pays arabes et l’ordre national du mérite en 2012.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire